Google books dans la tourmente !!

WRInaute impliqué
Que pensez vous de la polémique autour du projet de Google (books) qui veut numériser les livres et qui (va) déclenche(r) des procédures de justices aux states et en Europe (Italie; allemagne; BNF en France etc.) ??

Le droit d'auteur est il menacé par Google ?
 
WRInaute accro
Si j'ai bien compris, Google ne compte nuémriser que "les livres qui ne doivent plus être publiés". Le tout gratuitement pour les éditeurs et faire financer le tout par la pub.

J'avoue avoir du mal à comprendre comment un éditeur peut décider que tel livre ne sera jamais republié... sans que son auteur ait son mot à dire.
 
WRInaute impliqué
Heu non moi je n'ai pas compris come ça

je reprends des passages d'un article du figaro

cet accord autorise Google à continuer de numériser de nombreux ouvrages épuisés, y compris ceux protégés par le droit d'auteur américain, dans le cadre de partenariats avec de grandes bibliothèques, et de les exploiter.

L'argumentation des opposants toujours issue de l'article:

il ne s'agit pas de s'opposer à la coopération avec Google mais à l'utilisation d'ouvrages protégés par le droit d'auteur sans demander au préalable l'autorisation de l'auteur.
 
WRInaute impliqué
L'Allemagne dénonce Google Books auprès de la justice américaine

-http://www.zdnet.fr/actualites/internet/0,39020774,39705661,00.htm
 
WRInaute discret
Je peux parler en connaissance de cause puisque je suis écrivain...

Rédiger un roman demande du travail... Beaucoup de travail (2000 heures pour mon dernier livre). Ce travail vous appartient, et mérite une rémunération... Quand on signe un contrat avec un éditeur, on s'engage sur un volume de livres avec un pourcentage de rémunération (généralement, ça tourne plus ou moins autour des 10% du prix de vente).

Quand on est un auteur malin, on conserve les droits de son livre après épuisement du tirage. On part sur un contrat de réédition, ou carrément un nouveau contrat avec une autre maison d'édition.

Là, Google Books vous dépossède de votre œuvre, que vous pouvez toujours rééditer, sans vous faire bénéficier d'une rémunération. On est dans le piratage et le vol. Gérez un monument historique, investissez dans un parc paysager, le prix des entrées remboursant les efforts consentis. Et découvrez que google découpe un trou dans le grillage et fait rentrer tout le monde gratuitement ! Vous réagiriez comment ?

Je suis pour le livre numérique, mais dans un respect du lecteur (prix moins cher qu'un livre classique, et des professionnels (rémunération des auteurs et éditeurs). ça existe et ça marche : relay le propose, par exemple.
 
WRInaute discret
En tant que romancier, je suis totalement engagé dans la lutte anti Google Books. Et scandalisé par la proposition d'indemnisation forfaitaire symbolique par livre. Mon prochain livre m'a demandé 1800 heures de travail, des nuits blanches, beaucoup de fatigue, une énergie incroyable, des litres de café... Quand on écrit un livre, on y laisse une part de soi-même, une part profondément intime que l'on veut partager avec le lecteur. La rémunération est la valorisation de ce travail, de cette "catharsis". Alors, quand un magnat débarque d'outre-Atlantique et s'arroge le droit de diffuser notre oeuvre. Quand ce même voleur nous propose en indemnisation symbolique une poignée d'euros, on voit rouge...

J'ai aujourd'hui un livre épuisé... Avec leur système, Google me donnerait 40 euros et basta... Pourquoi, simplement, ne créent-ils pas un "adsense des éditeurs". À chaque fois qu'un livre est consulté, l'éditeur touche sa part de recettes publicitaires au clic, exactement comme un Adsense. Charge à lui de rémunérer l'auteur. Ainsi, l'auteur ne se sentirait pas exproprié de son oeuvre.

Qu'en pensez-vous ? Même en touchant 10 centimes par mois, je n'aurai plus l'impression de m'être fait exproprié contre une somme dérisoire de 40 euros.
 
WRInaute discret
J'approuve totalement. On est dans un ordre de grandeur normal. En France, aujourd'hui, une librairie prend généralement pour marge 34% du prix de vente public (hors distributeurs éventuels, qui ajoutent un intermédiaire). Là on se retrouve dans le même ordre de grandeur.

Écrire un livre, c'est comme construire une maison où tu aurais laissé une part de ton âme dans les murs. C'est un travail énorme, des milliers d'heures de labeur : imaginer l'univers, le conceptualiser dans ses moindres détails, donner de la profondeur aux personnages, développer le scénario et ses ramifications, écrire un premier jet, le reprendre, se relire six ou sept fois, dont au moins une fois à haute voix, trouver un éditeur, etc...

Celui qui construit une maison peut choisir de la louer pour en faire profiter le plus de monde possible. Où choisir de la vendre. Mais là, pour continuer la métaphore, GOOGLE voulait laisser entrer 7 milliards de squatteurs potentiels par la fenêtre en échange d'un coupon de réduction ED en dédommagement...

Je suis pour la démocratisation de la culture, je me bats pour cette cause, mais je refuse qu'un voleur (car c'est le mot) gagne de l'argent au crochet de l'auteur et de son éditeur. Moi aujourd'hui je bosse le jour et écris la nuit. C'est harassant. Mais je rêve de pouvoir consacrer ma vie à l'écriture, au bénéfice de mes lecteurs. La plus grande joie, c'est le merci du lecteur qui vient vous voir en dédicaces ou sur les salons.

Si je parviens à dégager l'équivalent d'un SMIC stable, j'arrêterai de travailler pour ne faire que ça et m'en contenterai. Alors, si on vole l'artiste des fruits de son travail de création, comment vit-il ? Il passe une vie de travail alimentaire couplée à une production artistique ? Où il finit sous les ponts ?
 
Discussions similaires
Haut